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CARACTÉRISTIQUES |
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Type
: |
Atelier
de fabrication : -- |
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Envergure : 13,10 m |
Vitesse minimale
: --- km/h |
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Longueur : 5,63 m |
Vitesse maximale
: --- km/h |
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| Hauteur : -,--
m |
Taux de chute mini : -- m/s à --
km/h |
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Allongement : 12,0 |
Finesse max : -- à -- km/h |
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| Surface alaire : 14,0 m² | Profil d'aile : Gö
433 | |
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Charge alaire : -,- kg/m² |
Nombre de sièges
: 1 |
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Masse à vide : 75
puis 94 kg |
Nombre de
machines construites : 1 |
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Masse maximale : --- kg |
Années de
fabrication : ---- - ---- |
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Ballast : non |
Techniques de
construction : Bois et toile |
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S.B.T. = Saboureault - Bouissières - Touya |
HISTOIRE |
Vers
1991 ou 1992, (peut-être suite à ses contacts avec Guy Uriot ?) Paul
Saboureault avait écrit une brève histoire du planeur qu'il avait conçu
et construit en 1930 et 1931, avec ses deux collègues du camp militaire
de Cazaux Ce texte est reproduit ci-dessous, sans modification. Je me
suis toutefois autorisé à rajouter quelques précisions (en italique) |
Ce que l'on me demande de
raconter aujourd'hui s'est passé il y a 61 ans ! Je demande
donc à bénéficier d'une certaine indulgence si quelques détails
manquent de précision. Cependant, l'évocation de cette aventure aura
l'avantage de raviver des souvenirs dont je connais le prix, non pas
pour la modeste part qu'elle représente dans l'histoire du vol à voile
en France, à ses débuts, mais pour le plaisir de revivre un épisode de
ma jeunesse qui a beaucoup compté dans la suite de mon existence.
Tout d'abord, pourquoi trois sous-officiers du Camp de Cazaux,
n'appartenant
pas au personnel navigant, ont-ils soudain, éprouvé le besoin de
voler ? Nous étions en 1930, Joseph TOUYA, Edouard BOUISSIÈRE
et moi, venions d'être brevetés sous-officiers mécaniciens
du CEMA (Centre
Ecole des Mécaniciens de l'Aviation) de Bordeaux (avec
le grade de sergents), quand nous nous sommes pris d'un vif
intérêt
pour les exploits accomplis en Allemagne par un champion du nom de
Kronfeld,
capable de voler sur des centaines de kilomètres sans autre moyen de
propulsion
que les forces internes de l'atmosphère. Sans véritable ambition
de gloire, il nous a semblé que
nous pourrions, nous aussi, faire quelque chose dans une discipline
encore peu
connue chez nous : le vol à voile. BOUISSIERE, cédant à son
côté esthète, était particulièrement enthousiaste.
Il suggéra que nous allions prendre un premier contact avec une section
dite de « vol sans moteur », qui venait d'être créée
dans la région bordelaise. |
AVIA XI A des premiers sauts de puce des trois
jeunes diplomés du CEMA | Il s'agissait d'une des premières tentatives de
vulgarisation de ce sport en France, sous l'égide de l'AVIA, dont le
représentant local était M. Pierre MARIE. Deux ou trois séances eurent
lieu sur un plateau situé sur les hauteurs des « Quatre
pavillons », mais elles nous ont amusés plus qu'elles ne nous ont
convaincus. L'appareil, un AVIA 11A, était une réplique du planeur
école allemand « Zögling », dont il se différenciait par un
haubanage souple au lieu de mâts rigides. Quelques lancers au sandow,
n'ont donné lieu qu'à des « sauts de puce ». Notre première
critique portait sur l'aspect « fer à repasser » de cet engin
sans prétention. Pour nous, peu importait qu'il eût été conçu pour des
débutants et que sa qualité première dût être la robustesse. Nous
étions persuadés que l'on pouvait mieux faire. D'où, une longue série
de croquis où l'imagination côtoyait l'utopie? Mais l'idée prenait
forme et nous avons évalué nos possibilités globales. TOUYA nous
convainquit de ses connaissances d'ouvrier spécialiste du travail du
bois. BOUISSIERE, instructeur à l'école technique du Camp, avait acquis
ses références dans l'ajustage et le tournage des métaux. Quant à moi,
il me fallait compter uniquement sur mes conceptions originales et même
un peu « hors-norme », en tout cas, plus que sur mon habileté
manuelle. |
Cela devait aboutir à un projet
correspondant aux critères suivants : une machine simple, légère,
d'une construction peu onéreuse, susceptible d'être utilisée en version
école non carénée, tout en permettant une adaptation facile à l'emploi
ultérieur en vol de pente. Cela donnait un ensemble rustique, mais
offrant des qualités propres à satisfaire deux phases distinctes de
notre entraînement.
Je souhaitais une finesse aux alentours de 12, après carénage,
grâce à une aile d'allongement moyen, comprenant une partie centrale
rectangulaire prolongée par deux ailes latérales à profil
décroissant. Une image me hantait : la poutre longeron caisson,
excluant
tout haubanage intérieur de l'aile. Le bouquin de MIGNET m'avait
marqué !
Partant de là, puisqu'il ne pouvait être question d'une aile en
cantilever pur (un luxe interdit), j'imaginai un haubanage en tube
« torpédo » disposé en
V inversé, prenant appui sur une poutre fuselage de section
triangulaire,
la partie centrale, au niveau des ferrures d'assemblage des deux
demi-ailes, étant
supportée par un gros tube de duralumin remplaçant le
« carbone » classique
(acier au carbone). Vu sous tous les angles, l'ensemble était
totalement
triangulé et géométriquement indéformable.
Pour des raisons de manque de place, j'avais choisi de scinder l'aile
en deux
parties, réunies par des chapes et deux grosses broches, offrant de
grandes
facilités de démontage.
Les calculs de la répartition des efforts ne me causèrent pas trop
de soucis, car, en faisant appel à mes connaissances élémentaires
de trigonométrie et de mécanique, je pus évaluer à peu
près la fatigue des attaches.
Un seul point me chagrinait : l'incidence. Un mât supplémentaire
eût, peut-être, été justifié en complément
du V, pour tenir la torsion de l'aile. J'y renonçai et jugeai
suffisante
une contrefiche réglable, attachée, d'une part, à un collier
solidaire du mât arrière et d'autre part à la queue de la
nervure maîtresse prolongeant les attaques principales des mâts sur
le longeron. Ainsi calée, l'aile ne devait pas devait pas avoir à subir
de gros efforts du fait d'éventuels déplacements des centres de
poussée. Le profil Göttingen 433 adopté était, d'ailleurs,
réputé stable.
Ainsi défini dans ses grandes lignes, mon projet fut approuvé par
les deux « associés », mais chacun d'eux suggéra
quelques améliorations de détail, tels que la commande différentielle
des ailerons, le poste de commande monobloc, le patin pneumatique. |
Le fuselage poutre est de
section triangulaire, et le mât principal de support des ailes
est un tube récupéré d'entretoire d'aile de Bréguet XIV !
|
Le SBT prêt à
l'entoilage. On voit bien la triangulation de la cabane support
des ailes | Tout cela
semblait tellement lié à nos impulsions inventives que je renonçais à
mettre au net un dossier définitif. Chaque partie du travail était
l'objet d'une étude « sur le tas » et seuls, quelques croquis
étaient élaborés au fur et à mesure de la progression des idées, tout
en restant conformes aux grandes lignes de l'ensemble, dont les cotes
devaient être respectées. Enfin vint l'instant de passer à
l'atelier? que nous n'avions pas ! Heureusement, grâce à la
complexité des gens du village, nous eûmes la chance d'obtenir le prêt
d'un local, appartenant à un menuisier sympathisant. Parallèlement,
nous nous mîmes en quête du matériel dont l'essentiel était composé par
des feuilles de contreplaqué d'okoumé de différentes épaisseurs,
achetées dans le commerce à Bordeaux. Puis nous avons plus ou moins
« pillée le parc de la récupé » où nous avons mis la
main sur un stock de lattes de spruce de 8 mètres d'un seul tenant,
sans compter une large collection de poulies, de câbles d'acier, de
sandows et tout le reste, quincaillerie? et colle Certus, fut acheté au
cours de nos fréquents voyages à Bordeaux. Pendant près de deux
ans, après la journée de travail au Camp, jusque tard dans la nuit et
les dimanches, nous nous sommes consacrés à la construction du planeur,
vivant en ermites et sacrifiant nos loisirs et nos économies.
Mais il ne suffisait pas de construire un planeur, il fallait aussi
penser à nous en servir. Dans ce but, nous devions trouver les
réponses à deux questions cruciales : Où ?
Comment ? |
Le terrain militaire étant à
écarter, nous avons pensé aux plages du littoral, dont l'accès était
libre. Mais la plus proche se situait à La Salie. Pour y parvenir, il
fallait traverser sept kilomètres de forêt. Qu'à cela ne tienne. C'est
là que nous irons.
Restait le moyen de la propulsion.
Pas question de sandow. Vive le treuil. Il en existait déjà, mais
chers et peu maniables pour l'usage que nous voulions en faire. C'est
alors que
nous eûmes l'idée de la moto. Il fallait de la
puissance et de la
robustesse. Pourquoi pas l'une de ces vieilles machines pétaradantes
que
l'on voyait encore circuler à Bordeaux ? Il doit y avoir un moyen
de les adapter à la fonction de treuil. Va pour la « Harley
Davidson ». Nous l'avons trouvée et achetée à bon
compte. Nous avons seulement remplacé le pneu arrière par un bandage
en acier à bords tombés, solidement fixé à la jante
par des boulons. Quant au câble, les hasards d'une conversation avec
des
copains aérostiers de Toulouse, nous fit bénéficier de 600
mètres de câble de « captif », à titre
de cadeau, un guide-câble et un support repliable, muni d'une planche à
crampons,
complétèrent la transformation.
Enfin, puisque nous avions décidé de nous installer à La
Salie , il fallait prévoir l'abri pour le planeur et utiliser les
ressources
locales pour notre subsistance. D'abord, construire une baraque,
derrière
la dune, aux dimensions suffisantes pour recevoir le planeur, ailes
démontées.
Cela fut fait après de nombreuses démarches auprès des Eaux
et Forêts, et de non moins nombreux aller et retour de Cazaux, à
travers
la forêt, avec le concours d'un muletier du coin, que nous avions
engagé pour
l'ensemble des transports de matériaux, y compris le planeur et la
moto.
| Les essais à La Salie |
Ce cliché met
bien en évidence la forme initiale du volet de gouvernail |
Quant à la subsistance, la présence
d'une famille de résiniers, habitant sur place, nous fut d'un grand
secours, car nous fûmes reçus très amicalement pour le gîte et le
couvert, pour une rétribution dérisoire. Et puis vint, enfin, le jour
des essais. Sous l'?il amusé de la
population locale, constituée à la fois des résiniers et des curieux
alertés par la rumeur publique, nous entreprîmes de « tâter »
la machine, en effectuant de simples glissades. Le contrôle latéral
était parfait et la traction du câble correcte, ainsi que le largage,
grâce au crochet à bec ouvrant, commandé par câble Bourdey, sur le
manche. Plusieurs séances furent consacrées à cet exercice, en passant
à tour de rôle, soit au siège pilote soit à la moto. Je ne jurerais pas
que les sourires du public étaient vraiment inspirés par l'admiration?
Il fallait, coûte que coûte, abréger ces démonstrations, qui
commençaient à nous coller à la peau. Ce
jour-là, le vent était faible mais bien orienté, parallèlement à la
plage. Planeur monté, câble tendu? les esprits aussi d'ailleurs. Qui va
s'asseoir sur ce joli baquet ? C'est à la courte paille que le sort a désigné BOUISSIERE.
TOUYA, à la moto, embraya directement en seconde. Dans un léger
crissement, le planeur décolla presque sur place, se stabilisa à 5
mètres après n'avoir qu'à peine « marsouiné ». Câble largué,
le patin frôla le sable et en douceur, l'engin s'arrêta. Coquetterie
suprême : BOUSSIERE continua à le tenir aux ailerons jusqu'à ce
que la « galerie » accourût. Cette fois, ce fut le triomphe,
« Oum voulat » !... Oum
voulat ! » En landais, cela doit vouloir dire :
« ils ont volé ». |
Par la suite notre association
nous permit de passer de bien agréables week-ends, avec une sage
progression des vols, comprenant des montées à 200 mètres , avec virage
et retour face au vent. Ce « cirque » intrigua beaucoup le
milieu sportif bordelais et c'est ainsi que nous eûmes la visite du
groupe Fronval, qui comptait, parmi ses membres, des commissaires de
l'Aéro-Club de France. Cela facilité l'obtention rapide de nos brevets
A et B. Et surtout une collaboration fructueuse avec l'Aéro-Club du
Sud-Ouest. PASQUIER, ROPARS, LAGARDE, RIGAL et les autres sont devenus
nos amis et cela devait aboutir au transfert de nos activités au Pyla,
où nous avons pu garer notre planeur dans le hangar de l'escadrille
Mouillard, qui abritait déjà l'AVIA 32 E du groupe Fronval, et, plus
tard, un 40 P. La célèbre moto devait y terminer sa carrière, car nos
lancers étaient assurés par le treuil Ford du groupe. |
Le SBT, très
léger, est facilement transporté sur la dune du Pyla |
Illustration de
la technique très particulière de lancement du SBT sur la dune du
Pyla ! | Grâce
aux ascendances puissantes de la dune, nous avons même innové, en nous
passant tout simplement du treuil ! Notre engin ultra-léger nous
permettait de le hisser à bras, jusqu'à une sorte de plateau à
mi-hauteur de la dune. Face au vent, il montait presque seul à
reculons, maintenu par les mâts. Puis, l'un de nous se
« ficelait » et il suffisait de le pousser dans le trou pour
que l'ascendance le cueille, quasiment sans glisser. Un article signé
Hervé De KERILLIS, a décrit, à l'époque dans « les Ailes »,
ce mode de lancer original. C'est au cours des vols de pente de plus en
plus longs, que nous pratiquions couramment, que nous avons noté une
certaine paresse des commandes. Cela nous a semblé résulter de la
flexibilité des ailerons, d'une part, et de l'insuffisance de la
surface mobile de la gouverne de direction, deux modifications
s'imposaient. Les ailerons, jusqu'alors entoilés, furent caissonnés
avec du contreplaqué de 1,5 mm , puis la gouverne de direction fut
agrandie par une découpe prélevée sur la partie supérieure du plan fixe
vertical. Entre temps, la pose du carénage de l'habitacle, avait permis
d'améliorer la tenue en virage. Ainsi « toiletté » notre
planeur avait une certaine allure et ses qualités avaient nettement
progressées. En grand champion, notre ami TOUYA a même réussi des vols
de durée, allant jusqu'à 4 h 45. |
Notre petite équipe ayant
acquis une modeste notoriété, nous eûmes l'honneur de recevoir des
visites de personnalités marquantes, telles qu' Eric NESSLER en
personne, ainsi que de M. FOSSIER, ingénieur de l'AVIA, venu examiner
de près nos bricolages, sans compter les encouragements du directeur de
l'AVIA, M. MASSENET. A ce sujet, il me faut revenir un peu en arrière
pour situer notre position par rapport aux Services Officiels.
Dès le début de nos essais à La Salie , le Colonel MASSOL, commandant
le Camp de Cazaux, s'était ému des risques que nous prenions et nous
recommanda deux choses. D'abord formuler une demande collective
d'autorisation auprès du ministre de l'Air, de pratiquer le « vol
sans moteur », dans le même esprit que tout autre sport. Cela fut
accordé sans difficulté par M. Louis COUCHÉ. En second lieu, le
Colonel MASSOL souhaita que nous lui adressions un compte-rendu, à
l'issue de chaque séance. Ce contact avec notre chef de corps fut, pour
moi, d'une importance capitale. Voici pourquoi. Curieux de savoir quel
était l'intérêt de notre activité, il me posa des questions sur nos
intentions et me demanda si nous n'avions pas pensé à devenir pilotes.
Sachant que ni BOUISSIÈRE, ni TOUYA n'en avait exprimé le v?u, je
répondis que tel était mon but depuis toujours. Je crus rêver lorsque
le Colonel me déclara : « Alors qu'attendez-vous pour poser
votre demande ? » Bien sûr, j'eus le sentiment de trahir
notre vocation commune, mais la réaction de mes amis fut de me
pardonner, ce dont je les ai remerciés chaleureusement.
| Le SBT modifié :
Agrandissement du volet de dérive et carénage du fuselage. Les
ailerons avaient aussi été rigidifiés par un revêtement de
contreplaqué. |
| C'est
dans ces conditions que, fin septembre 1932, je rejoignis Istres pour y
réaliser le rêve de ma vie. J'eus l'insigne honneur de sortir
d'Istres, major de promotion, en juillet 1934, et cela vint aux
oreilles de M. MASSENET, qui me demanda par lettre, de lui exposer mes
remarques sur l'aide que la pratique du planeur m'avait apportée dans
le pilotage des avions. Mon analyse peut se résumer
ainsi : »Très nette facilité d'estimer la hauteur au dessus
du sol, en palier, à l'atterrissage. Mon moniteur, qui avait déjà
exprimé mon opinion très critique, à l'égard du vol à voile, en
général, a dû réviser sa position lorsque, étonné de la régularité de
mes premiers vols en solo, il a appris que j'avais été un pratiquant de
cette discipline. En revanche, j'eus quelques réflexes à rééduquer dans
l'action des commandes, en virage notamment. En planeur, à cause d'une
inertie latérale, généralement liée à l'envergure et d'un lacet inverse
fréquent, j'avais pris l'habitude de maintenir trop longuement le
gauchissement braqué, ce qui, en avion, aboutissait à
« engager » le virage, au lieu de le « soutenir ».
Ce détail fut rapidement corrigé avec l'aide des explications de mon
excellent moniteur, l'adjudant ABRIAL (rien de commun avec son homonyme
très connu des vélivoles). |
Ces lignes
sont un hommage à deux camarades, Joseph TOUYA et Édouard BOUISSIÈRE.
SABOUREAULT BOUISSIERE
TOUYA |
Projet de construction
d'une réplique du SBT Dans les
années 1990 Guy Uriot, (fondateur de l'AVIA Histori Club) avait
rencontré dans la région d'Arcachon, deux anciens constructeurs du
planeur S.B.T. messieurs Saboureault et Bouissière et avait initié un
projet de construction d'une réplique de cet appareil unique. A cet
effet il avait constitué un dossier en rassemblant des documents auprès
des deux constructeurs survivants. Le
texte ci-dessous a été écrit par Guy Uriot en 1997, pour présenter dans
un contexte plus général le projet de construction de la réplique du
SBT - [8] Reconstruction du planeur S
B T de 1930 1 ? Développement du vol à voile après la Première
Guerre Mondiale. Après 1914-18 le vol à voile commença un
développement qui l'a amené à être une des formes les plus sportives et
les plus performantes du vol. Les précurseurs (Lilienthal, Wright)
avaient pratiqué le vol plané, mais leur but étant le vol autonome, le
développement de l'aviation passa par celui d'aéronefs propulsés par un
moteur. La guerre fit ensuite faire de grands progrès aux moteurs et
aux avions. Paradoxalement, ce fut cependant la guerre qui
contribua au développement du vol à voile? par l'interdiction de la
pratique du vol à moteur imposée aux allemands par le traité de
Versailles. Ceux-ci se lancèrent donc dans l'exploitation des
possibilités du vol sans moteur, suivis de près par les français.
Cela donna naissance à une ambiance particulièrement active et
créatrice avec parution d'articles dans les revues aéronautiques (la
célèbre « Les Ailes » en particulier?), création
d'associations de recherches (l'AVIA) regroupant des ingénieurs et des
amateurs passionnés et l'organisation de congrès et de concours de vol
(le premier en France fut Combegrasse dans le Massif Central, en 1922).
Dans ce contexte, trois passionnés décidèrent de concevoir et de
construire leur propre planeur. |
| 2
? Le planeur SBT
Ces passionnés étaient trois sous-officiers de l'Armée de
l'Air, élèves mécaniciens de l'Ecole de Bordeaux, devenue
par la suite l'Ecole de Rochefort, qui forme encore les mécaniciens de
toutes les armes aéronautiques.
Ces mécaniciens intéressés par le vol choisirent le vol à voile
qui passait pour être la forme la plus sportive et aussi la plus
économique
du vol.
Ils adhérèrent au « Groupe Fronval » ainsi
nommé d'après un as de guerre, précurseur du vol à voile
au Maroc, et qui fut créé pour encourager les recherches vélivoles.
Trouvant alors que les planeurs dont les plans étaient disponibles
étaient
trop lourds et peu performants, ils décidèrent de créer
leur propre modèle.
Ce sera le planeur S.B.T. du nom de leurs créateurs : SABOUREAULT
? BOUISSIÈRE ? TOUYA,
dont deux sont encore vivants (les deux premiers). |
3 ? Réalisation du planeur SBT
Ce planeur fut conçu et construit en 9 mois, avec les conseils du
capitaine
Charles FAUVEL.
Le colonel FAUVEL, maintenant décédé, reste dans l'histoire
de l'Aviation, comme le promoteur et le créateur d'ailes volantes,
c'est-à-dire
d'appareils « sans queue », où les surfaces de man?uvre
et stabilisation sont directement intégrées à l'aile.
Par un réflexe très mécanicien (et aussi très constructeur
amateur), ses créateurs firent appel à la récupération
de pièces d'avions militaires. Ainsi, le mât central est pris dans
un mât de Bréguet XIV.
Affectés à la Base Aérienne de Cazaux, ils y apportèrent
leur planeur et décidèrent de l'utiliser sur la grande dune du
Pilat.
En effet, la brise de mer remontant la pente de la dune y crée une
ascendance
qui dure autant que le vent. Et cette forme de vol à voile, le
« vol
de pente » était déjà connue à l'époque. | |
|
4 ? Utilisation du planeur SBT
Le planeur vola donc sur la dune du Pilat.
De 1931 à 1934, les trois constructeurs apprirent à piloter et à rester
en vol dans les ascendances, grâce à leur planeur, ce qui n'alla
pas sans quelques casses, mais jamais graves.
Après modification du fuselage, ce planeur vola au Pilat jusqu'en 1938,
effectuant plusieurs vols de deux heures, et l'un de quatre heures
quarante.
Le système de lancement était particulièrement simple :
le planeur était monté en haut de la dune à dos d'homme,
l'un portant fuselage et empennage, les deux autres, chacun une aile.
Au sommet, le planeur était reconstitué ; l'un s'installait
dedans et les deux autres, le prenant par les mâts, le poussaient dans
la forte pente.
Le planeur y prenait tout seul de la vitesse puis décollait. |
5 ? Carrières
professionnelles des créateurs
Cette réalisation influa sur la carrière des trois créateurs :
* BOUISSIÈRE effectua une carrière de mécanicien, puis d'administratif,
et termina lieutenant-colonel. Originaire de Montauban (82) où ses
parents
résidèrent longtemps, (sa mère était secrétaire à l'hôpital
et son père employé commercial), il participa à la création
de l'Aéro-Club de Montauban et apporta ses conseils à Maurice DELPOUYS,
récemment disparu.
Il est actuellement retiré dans le Sud-Ouest, non loin du Pilat.
* TOUYA fit une carrière de mécanicien dans l'Armée de l'Air
jusqu'au grade de capitaine et continua parallèlement à piloter
et à construire.
Il réalisa un avion. Avec celui-ci, il battit le record du monde
d'altitude
et, le même jour, battit un autre record d'altitude sur une aile
volante
de Charles Fauvel. Cette simultanéité a pour raison probable l'emploi
d'un matériel (masque à oxygène et barographe enregistreur)
difficile à trouver.
Par la suite, ces records furent « reconnus » mais non
« homologués ».
On peut apprécier la nuance ! Après plainte des pilotes
professionnels
qui n'admettaient pas la « concurrence d'un « pilote
privé » et
estimaient que l'établissement de records devait leur être réservé.
Durant l'occupation, TOUYA fut marchand de bois « merrain »
(bois
de chêne servant à la fabrication de douves de barriques) à Bordeaux,
puis construisit un nouveau planeur, alors qu'il était instructeur de
pilotage de l'Aéro-Club d'Arcachon.
TOUYA est aujourd'hui décédé.
* SABOUREALT, par sa pratique du vol à voile et la construction du
planeur
attira l'attention du Commandant de la Base de Cazaux. Comme c'était
son
désir, il pût grâce à l'appui du chef de base, abandonner
ses fonctions de mécanicien pour intégrer l'Ecole militaire de
pilotage d'Istres, dont il est sorti major de sa promotion.
Ceci démontrait, sans qu'on en tire le moindre enseignement, l'intérêt
du vol à voile pour la formation des pilotes. Par contre, les allemands
surent en faire un moyen de motivation pour la jeunesse et de sélection
avant la formation de leurs pilotes militaires.
Après une carrière de pilote militaire qui se termina sur avion
multimoteur, il se retira avec le grade de Commandant. | |
Les 2 versions du SBT [8] | 6 ? Fondation de l'AVIA HISTORI CLUB
Guy URIOT est vice-président honoraire fondateur de la Fédération
française de Vol à voile, chef pilote instructeur de vol à voile,
instructeur et juge national de voltige et membre particulièrement
actif
de la section historique de la FFVV.
Il a fondé une association, loi de 1901, l'AVIA HISTORI CLUB, dont le
but statutaire est la remise en état ou la reconstruction des planeurs
anciens.
Cette association qui intègre le nom de l'AVIA, créatrice en ses
débuts de vol à voile français, est basée au Centre
Quercy-Rouergue afin de pouvoir bénéficier des moyens techniques
et du savoir-faire de cet atelier unique en Europe.
7 ? Reconstruction des AVIA 11 et 15A
Le président fondateur amateur du Centre de Montauban, Charles
ROUSSOULIÈRES
est d'autant plus intéressé par l'Avia Histori Club qu'il fut des
premières équipes vélivoles de Montauban, puis menuisier
de planeur aux usines Castello à Castelnaudary et au Centre national de
vol à voile de la Montagne Noire.
A l'instigation de Guy URIOT et grâce aux documents fournis, il se
laissa
convaincre de reconstruire les premiers planeurs ayant volé à Montauban
et dont des éléments étaient encore disponibles.
Ainsi, il existe maintenant deux planeurs anciens, le XIA et le XVA qui
appartiennent
au Centre et correspondent au matériel utilisé par les premiers
vélivoles sur l'aérodrome de Montauban. Ces planeurs ont intéressé les
milieux aéronautiques et vélivoles français.
8 ? Reconstruction du S.B.T.
L'histoire du SBT est connue grâce à l'action bénévole
de Guy URIOT qui a contacté les deux survivants (BOUISSIÈRE et
SABOUREAULT) et réuni les documents.
Il serait maintenant possible d'entreprendre au Centre de Montauban la
reconstruction
de ce planeur.
Il serait souhaitable que cette réalisation soit entreprise tant que
les
réalisateurs sont encore vivants, dont BOUISSIÈRE qui est originaire
de Montauban.
Pour cela, l'association AVIA HISTORI CLUB demande une subvention de
l'ordre
de 100 000 francs, qui sera entièrement dépensée en
matériaux et travail au Centre Quercy-Rouergue à Montauban. |
9 ? Présentation du SBT
Ce planeur, dont un des créateurs est montalbanais, pourra être
ensuite utilisé dans des manifestations locales et régionales.
Il sera également présenté dans les manifestations de « planeurs
anciens » nationales et internationales où il aura sûrement
un vif succès.
En effet, ce genre de reconstitution de planeurs correspondant aux
temps de naissance
du vol à voile est très rare.
Il permettra de confirmer l'étendue des possibilités de réalisation
aéronautique du Centre de Montauban et pourrait bien y apporter un
nouveau
domaine d'activité en attirant les associations (et les amateurs)
intéressés
par les aéronefs anciens.
10 ? Création d'un Musée
Avec ses deux prédécesseurs (les XI et XVA) ce planeur représente
le début d'un musée de l'avion et du planeur amateur auquel Charles
ROUSSOULIÈRES pense depuis quelques années.
En effet, le Musée créé par le Réseau du Sport de
l'Air, association nationale des constructeurs amateurs d'aéronefs, est
en quasi abandon sur l'aérodrome de Brienne-le-Château (Aube) et
ses appareils finiront par être cédés aux villes qui voudront
bien les héberger.
Dans ce domaine, la ville de Montauban serait bien placée grâce
au dynamisme et au savoir-faire de Charles ROUSSOULIÈRE qui a fait ses
preuves par la réalisation (et le succès) du Centre Quercy-Rouergue.
De surcroît, le Président Honoraire du RSA, Louis CARIOU, fondateur
du musée de Brienne, ingénieur d'aéronautique, s'est retiré à
Montauban,
afin de collaborer avec le Centre.
Pour l'instant ce projet de musée à Montauban est gelé par
manque de locaux et en attente d'abandon par l'entreprise AMAT des
locaux qu'elle
occupe sur l'aérodrome. Cette occupation est « légèrement
indue » car cette entreprise a obtenu ces locaux sur l'aérodrome
pour y réviser des avions, ce qu'elle ne fait plus depuis longtemps.
Une décision concernant la réalisation d'un hangar comme lieu
provisoire
d'hébergement permettrait, pour un coût dérisoire, de ménager
l'avenir.
Guy URIOT 1997 |
Où en est ce projet, début 2009 ?
A la fin des années 1990, Guy Uriot avait
sollicité les restaurateurs des AVIA XI et XVA pour la reconstruction
du SBT. M. Jean-Jacques NOUET avait entrepris, en avant-projet, la
construction d'une maquette au 1/3, avec
l'aide de Pierre Delrieu (MAC Arvert) qui en avait dessiné le plan.(M. Nouet, membre de la commission historique de la
FFVV, connaissait M. Delrieu qui était à l'époque membre de
l'association Eole, et participait aux congrès de cette commission)
[6]-[7] |
Mr Nouet et la
maquette en 2001 -[2] | Mais en août 2001, les décès de Paul Saboureault,
dernier survivant du trio constructeur, puis quelques semaines plus
tard de Guy Uriot, mirent un coup d'arrêt, probablement définitif au
projet - [6]
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RÉFÉRENCES | [1] Biographie de Paul
Saboureault, site de Jacky Combas
(2023)
[2] Hommage à Paul Saboureault - Le
planeur ressussité, Eva
Sala (stagiaire au Sud-Ouest, Royan), article publié dans Sud-Ouest du
24 août
2001
[3] Vieilles Plumes n°7, FFVV 2001.
[4] Le planeur SBT, Les Cahiers du RSA n° 203
mai-juin 1995
[5] Vieilles Plumes n°12, FFVV 2001. Nécrologie :
Guy Uriot
[6] Documents personnels, Jean-Jacques Nouet
[7] Photos personnelles, Pierre Delrieu
[8] Dossier "Louis CARIOU", février 2002, (via GPPA,
préparé par Alban Dury). M. Louis Cariou, s'est installé à Montauban
pour collaborer
avec le Centre RSA Quercy-Rouergue. En décembre 2008, il a fait don au
GPPA de
son importante documentation personnelle, dont ce dossier sur le SBT.
[9] Documents Claude VISSE, via forum
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Page mise à jour
le 17/01/2023 |
Des vieilles toiles aux planeurs
modernes © ClaudeL 2003 -
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