A la fin de l'année 1907, Leyat avait créé la "Société des aéroplanes Leyat", avec la participation de Marius Audra, propriétaire d'une menuiserie industrielle à Die (Drôme), et d'un certain nombre d'autres actionnaires, ce qui lui assurait des fonds pour ses constructions.
Depuis l'été 1909, il était en congé de l'Ecole Centrale après sa deuxième année d'études, ce qui lui permettait de se consacrer entièrement à ses activités aéronautiques.
C'est ainsi qu'il avait construit dans la menuiserie Audra des planeurs qu'il avait testé avec succès près de Die, en aôut/septembre 1909.
[Voir Les Aéroplaneurs de Die]

Le succès de ses vols en planeur lui permet d'obtenir, via la Société, un financement pour construire un aéroplane. Voici ce qu'il en dit lui-même dans un curruculum écrit en 1958 :
"L'admiration des témoins de ces vols me valut un apport de 80.000 francs or, pour me permettre de construire un appareil à moteur malgré mon handicap d'élève à l'Ecole Centrale." [6]
Cet appareil a été construit, comme les planeurs de l'automne 1909, à la menuiserie Audra, à Die, En attestent deux cartes postales [3].
La première en date du 29 janvier 1910
« Des essais d'aéroplane vont commencer dans un mois à Luc. La musique jouera la Marseillaise quand l'engin s'élèvera. Tu vois ça d'ici… »
signé H. James

La seconde datée du 16 avril 1910
" Die le 16 avril 1910
…Leyat a fait monter un aéroplane épatant avec un moteur de 50 cv. Il compte aller à Cannes dans quelques jours… » signée Damien.
On ne connait pas les destinataires de ces deux cartes.
En fait les essais auront lieu à Miramas, comme on le verra ci-dessous.

Le 18 juin 1910, les aviateurs du club de La Crau, opérant sur l'aérodrome de La Crau [Miramas] [8] rendent visite aux aviateurs voisins de Salon [Bouches-du-Rhône]. Dans un compte-rendu de cette visite, publié le lundi 20 juin par Le Petit Marseillais, il est fait mention de tentatives de vol effectuées par M. Leyat. A cette date, ce dernier était donc encore à Miramas avec un appareil en état de vol.

[7]
“ ... Vers 5 heures, M. Leyat sort du hangar le biplan de son invention, qui est en essai.
Cet appareil a sa grande cellule basse sur le train d’atterrissage. Il n’a pas de petite cellule arrière. Un large plan la remplace. Ses ailerons de gauchissement sont places originalement à mi-montant de la cellule principale. Telles sont ses caractéristiques. Elles le différencient quelque peu du biplane Voisin.
Dans de precedents essays, l’appareil de M. Leyat a quitté le sol pour effectuer ainsi quelques legers bonds. Il n’a point encore, pour l’instant, franchement volé à travers l’espace.
…
Vers 7 heures, Leyat tente un vol sans succès. Cheuret parvient à faire un demi-tour de piste, mais il doit atterrir, car le vent souffle toujours assez fort.
A 7 heures 30, on decide de s’en tenir là. “

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Miramas-Aviation ; avion brisé - Juin 1910 [Exposition Baradie 2013 - photo ClaudeL]