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Chariot pour Planeurs
 

Comme je ne pratique que le vol de pente, le plus souvent en montagne, et avec des marches d’approche plus ou moins longues… je ne suis toujours limité à des planeurs suffisamment petits pour pouvoir être mis dans un sac à dos, et à faire des boîtes pour les planeurs plus grands.

Jusqu’à présent je portais les boîtes à la main, mais l’idée d’un chariot faisait son chemin depuis un certain temps déjà. L’annonce de Rétroplane au Spitzerberg (Autriche) et surtout la vue de la pente à grimper au dessus de la plaine (les organisateurs n'ayant pas envisagé de mettre des vaches à notre disposition pour tirer les machines) a été le déclic pour construire ce accessoire.



La pente du Spitzerberg dans les année 1930 [1]
Une vache = 5 personnes ?
Remontée du monoplan Messerschmidt S-10 durant le concours de la Rhön 1922
[Deutscher Segelflug, via Gérard25]

 


La colline vue de l’aérodrome, en 1937 [1]



Le même site en 2012


CAHIER DES CHARGES
 

Je me suis un moment posé la question de savoir s’il valait mieux prévoir de transporter les planeurs tout montés ou laissés dans leur boîte et faire le montage au sommet. Mais comme il m’arrive parfois de passer dans des chemins étroits et bordés de broussailles le choix a été vite fait :

Je me suis imposé le cahier des charges suivant :

  • Roues suffisamment grandes pour du tout terrain, si possible gonflables pour amortir au mieux les irrégularités du sol,
  • Position horizontale des planeurs et empattement assez large pour ne pas trop risquer de verser dans les dévers,
  • Il fallait qu’il soit entièrement démontable pour prendre le minimum de place dans la voiture,
  • et qu’il soit opérationnel sur le terrain de jeu dans le minimum de temps.
  •  
CONSTRUCTION

Pour construire ce chariot, je me suis procuré les matériaux de base suivants

  • un rotofil pleurant son fil disparu dans les broussailles,
  • une poussette n’ayant pu satisfaire à son dernier contrôle technique,
  • et une antenne de télévision analogique poussée hors de la petite lucarne par l’arrivée du numérique.

 


De gauche à droite : Castel C-34 Condor, puis dans les boîtes Doppelraab IV et RRG Ente

Les cotes ont été vite déterminées par les dimensions des planeurs.

La plus grande longueur est celle du fuselage du Castel : 1,80 m. Ce sera donc la longueur du timon de la machine.
Comme je veux mettre deux boîtes côte à côte, je prévois deux traverses de 60 cm sur lesquelles les boîtes reposeront. J’ai compté large, mais ce sera au profit de la stabilité du chariot dans les dévers ou les ornières.

Diamètre des roues : 35 cm
Longueur du timon : 180 cm
Largeur utile : 65 cm
Largeur des traverses : 60 cm
Amarrage des planeurs sur le chariot par deux sangles à attache rapide.


Simple et léger étaient les critères de départ du cahier des charges


Le chariot démonté prend très peu de place au fond du coffre.
Ce sont les roues qui sont les plus volumineuses : elles ont fait les voyages en voiture glissées sous l’un des sièges.


Le montage du chariot est très rapide : 4 écrous à oreilles à visser et c’est tout !


Le support de roue a pu être réutilisé sans aucune modification, conservant le système de verrouillage rapide initial.

Pour empêcher tout glissement vers l’arrière des planeurs, une plaque de CTP de 15 cm de hauteur a été boulonnée sur l’axe.
Les planeurs seront arrimés à l’aide de sangles à verrouillage rapide.

 

PREMIÉRE UTILISATION

C'est donc sur la pente du Spitzerberg que les premiers essais en situation ont été effectués.
Je suis tout de suite agréablement surpris par la facilité apportées par le chariot pour la montée. Ne plus avoir les boîtes à la main est un vrai confort.
Le franchissement des zones caillouteuses est plus facile que ce que j'avais initialement pensé.


Arrivée sur le plateau et échange de point de vue avec Éric Perrot,
constructeur d’une remorque (à droite) basée sur un cahier des charges différent.

[Photo Roger Vettorel]

A la descente, le chariot est facile à retenir. Mais le timon s'est très vite avéré un peu souple.
De plus il ne faut pas hésiter à serre suffisamment les sangles pour éviter les torsions de l'ensemble.



Le diable d'Harold de Schaetzen



Éric a décrit sa conception sur le forum Rétroplane, sujet « Coffre à jouets ».

Harold de Schaetzen avait lui modifié un diable pour porter deux planeurs, mais en position verticale. Mais je ne crois pas qu’il ait essayé de l’utiliser.

 

 

CONCLUSIONS

Après utilisation sur la colline du Spitzerberg ce chariot m’a globalement donné satisfaction.
La conduite est aisée aussi bien en montée qu’en descente. J’appréhendais les descentes, craignant que le chariot ne pousse trop vers l’avant mais ce ne fut pas le cas (sinon j’aurais essayé de descendre la pente en retenant le chariot devant moi). La poignée donne une préhension agréable.
Quelques détails sont toutefois à améliorer. En particulier sont à revoir les points suivants :

  • Le timon s’est avéré un peu trop souple, ce qui donnait une sensation un peu désagréable dans les ornières, à la descente. Mais il n’a pas plié au-delà de son élasticité naturelle. Un câble raidisseur sur le dessous devrait être suffisant pour régler le problème.
  • La plaque de CTP, peu trop mince (3 mm), s’est déformée. Du 5 mm devrait améliorer les choses.

[photo Vincent Besançon]
RÉFÉRENCES
[1] Segelflug am Spitzerberg und Hundsheimer Kogel, par Reinhard KEIMEL, 2000,

Page créée le 03/09/2012, dernière modification le 28/09/2012
Des vieilles toiles aux planeurs modernes © ClaudeL 2003 -