Une platine AM très simple
la HF1
1. Le schéma (Fig. IV-1.)
Le transistor Tl constitue l'oscillateur pilote. Le circuit collecteur est accordé sur 27 MHz par L1 Le quartz réinjecte sur la base une tension telle que l'amplificateur " accroche " c'est-à-dire oscille sur l'exacte fréquence du quartz. L'énergie HF obtenue est assez faible (50 mW environ). Elle est donc captée par L2 et envoyée sur les bases des transistors T2 et T3, montés en " push-pull " parfaitement symétrique. Le bobinage L2 fournissant sur ses extrémités, des tensions en opposition de phase, T2 conduit pendant une alternance, tandis que T3 est bloqué. A l'alternance suivante, c'est T3 qui conduit, T2 étant bloqué. Cet étage symétrique explique l'excellent rendement de la platine, rendement que nous n'avons jamais réussi à obtenir, en 27 MHz, avec un transistor unique.
La puissance disponible à la sortie du PA (Power Amplifier) est comprise entre le 1/3 et le 1/2 W, selon la qualité des transistors, des réglages et la valeur de la résistance de " 10 W " de retour des transistors de sortie. L'enroulement L4 recueille la HF produite et l'envoie à l'antenne. Cette dernière, mesurant 1,25 m est beaucoup trop courte pour vibrer en 1/4 d'onde (2,5 m environ). II faut donc " l'allonger " électriquement pour assurer un bon rayonnement : le bobinage L5 est chargé de cette mission.
Le retour des transistors de sortie se fait à travers T4: lorsque la base de ce transistor est reliée au potentiel positif (via une résistance de 10 kW faisant partie du codeur) T4 conduit et la platine HF fonctionne normalement. Mais si cette base est reliée à la masse, le transistor se bloque et la HF, donc le rayonnement disparaît. Nous obtenons donc bien une modulation d'amplitude, celle-ci passant successivement d'un maximum à un minimum nul : on dit que le taux est de 100 %.
REALISATION
a) Circuit imprimé Voir ci-contre. A faire en époxy 16/10 simple face
b) Liste des composants
T1 BC549B ou C (ou 2N914)
T2/3 BC549B ou C (ou 2N914)
T4 BC549B ou C (ou AC187)
L1/L2 : sur mandrin de 8 mm avec noyau.
L1 : 12 spires jointives de fil émail soie de 45/100
L2 : 2 fois 2 spires 1/4, même fil, centrées sur L1.
L3/L4 : sur mandrin de 10 mm sans noyau
L3 : 16 spires, même fil, prise médiane, écartement entre spires
égal à un diamètre
L4 : 5 spires, même fil, imbriquées entre les spires de L3 et
centrées sur la
prise médiane.
L5 : sur mandrin de 8 mm avec noyau, 15 spires, même fil.
Choc : 5 à 6 tours de 15/100 émaillé, en tore, sur perle ferrox de 4 x
4 mm.
1 22 pF cer
1 4,7 nF cér
2 47 nF cér
1 6/60 pF ajustable
1 10 W 1/4 W
1 100 W 1/4 W
1 470 W 1/4 W
1 10 MW 1/4 W
1 18 kW 1/4 W
1 Quartz gamme 27 MHz, fréquence au choix, partiel 3, boîtier HC25/U.
1 support.
c) Pose des
composants
Commencer par placer les bobinages. Bien décaper le fil émail-soie ; à l'endroit des
soudures.
(Suivre la fig. IV-7.)
Souder résistances, condensateurs et en dernier les transistors. Ne pas oublier de relier
recto-verso, les plages de connexion. Un fil isolé doit relier la plage m au point m
(base de T4)- Ce fil rigide, plaqué contre le CI suivra la ligne de masse.
d) Mise en service
Court-circuiter le AC187 de modulation par un pont collecteur-émetteur. Souder un
témoin HF (ampoule de 6 V, 50 mA) entre le point A et la masse. Alimenter en 12 V, en
intercalant un milliampèremètre. Quartz enlevé, le débit est de l'ordre de
7 mA. Placer le quartz, noyau de L1 vissé à fond, CV à mi-course. Le témoin HF
doit s'allumer. Régler le CV au maximum
de luminosité. Le débit est de l'ordre de 50 mA. Le petit thermique brille assez
vivement. Enlever le court-circuit AC187.
Le témoin s'éteint et le débit retombe à 7 mA. Relier m au + 12 V par une 15 kW Le témoin s'allume à nouveau.
Faire toutes ces vérifications méthodiquement et dépister tout fonctionnement anormal
ou instable.
Supprimer thermique, fils d'alimentation, et 15 kW
La seconde partie du travail est à faire lorsque l'émetteur est entièrement terminé.
Elle exige la possession d'un oscilloscope
et d'un circuit détecteur, soit connecté directement à l'entrée verticale, (voir le
montage de la fig. IV-8) soit incorporé à un contrôleur de champ, ce qui est le cas du
petit mesureur que nous avons construit, au chapitre précédent.
Relier alors l'entrée verticale Y de l'oscillo à la sortie S de l'appareil.
Monter la platine HF dans l'émetteur et mettre sous tension. ( Nous supposons que le fonctionnement du codeur a été préalablement contrôlé). Le signal rayonné par l'émetteur, détecté, apparaît sur l'écran de l'oscillo, après les réglages d'usage de cet appareil. (Gain vertical et stabilité horizontale.) Le signal délivré par le codeur doit se retrouver avec la même qualité.
Retoucher les réglages de la platine pour un maximum d'amplitude sur l'écran et un maximum de déviation au mesureur de champ, l'antenne émetteur étant complètement déployée. On pourra essayer un réglage de L5 : en introduisant un noyau de ferrite, sa valeur augmente ; avec un noyau de laiton, elle diminue. Mais attention : toute retouche de L5 doit être suivie d'une retouche du CV.
On remarquera que, en dévissant le noyau de L1 l'amplitude tend à augmenter puis
tombe brutalement à zéro, le pilote décrochant. II faudra se garder de rester trop
près de ce point critique, car un décrochage spontané ne manquerait pas de
se produire, par exemple par variation de température ou de la tension d'alimentation. On
ne pourra s'estimer satisfait que
si le signal reçu sur l'oscilloscope est impeccable, propre et sans oscillations
parasites. Et c'est pour cette vérification que l'oscilloscope est irremplaçable : une
platine HF peut en effet fournir une énergie convenable, mais être pourtant quasi
inutilisable à cause d'un accrochage imprévu. Un tel accrochage se voit parfaitement à
l'oscillo, donnant des franges et des déformations du signal.
De quoi peuvent provenir ces accrochages ? De deux raisons :
- La platine HF elle-même fonctionne mal. Dans ce cas, le plus souvent, une
retouche légère aux réglages produit un effet important, soit en bien, soit en mal.
- II y a réaction de la platine HF sur le codeur, ce qui déforme à
l'origine le signal de
modulation. Dans ce cas, des retouches aux réglages HF ont peu d'effet.
Il est impératif de faire un câblage aéré, les fils de liaison codeur-organes de
commande devant être les plus courts possibles
et aussi éloignés de la HF que cela se peut. Ne pas hésiter à torsader l'aller et le
retour d'une liaison, car ainsi les effets du rayonnement s'annulent. Tout cela ressort
simplement du bon sens, mais le bon sens n'est-il pas finalement le résultat d'une longue
expérience des choses ?
Une maxime à se mettre en mémoire :"Câblez court, direct et plaqué au châssis
"
Si vous vous y tenez, pas mal d'ennuis vous seront évités !
NB. En cas de léger accrochage de HF1, intercaler dans le retour à la masse du point milieu de L2, une résistance de 47 W environ. Le CI est prévu pour cette adjonction.