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Vol de pente "rétro" |

Page en cours de construction
Dernière mise à jour le 28/09/2012
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Vous aimez les planeurs anciens qui sentent bon le vernis et dont les câbles tendus dans tous les sens chantent dès que le vent se lève, et vous voulez voler sur une pente, sur les collines qui dominent votre village, voire dans un site grandiose de montagne.
(photo Lans en dessous)
(photo d’un site de montagne : )
Le temps est ensoleillé, vous chargez la voiture et prenez la route pour la pente mythique dont vous avez rêvé. 100 km et 2 heures plus tard, vous êtes enfin à pied d’œuvre… pour constater avec dépit que le vent attendu n’est pas au rendez-vous et que les planeurs que vous avez apporté ne sont pas adaptés, mais vraiment pas du tout adaptés, aux conditions du jour.
C’est là, assis dans l’herbe, que vous vous dites que c’est décidément le moment de réfléchir sérieusement à une solution pour remédier au mal de gorge d’Éole.
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Après Rétroplane 2012 au Spitzerberg, Walter a initié une intéressante discussion relative à l'intérêt de petites machines légères lorsque les conditions sur la pente ne sont pas bonnes
Kleine Flieger braucht die (Hangflug-)Welt
http://www.retroplane.net/forum/viewtopic.php?p=101754#101754
Mais difficile de suivre pour des non germanophones ! |
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PROBLÈMES POSÉS PAR LE VOL DE PENTE |
Problèmes posés par le vol de planeurs rétro à la pente :
2 problèmes principaux :
- Le vent est faible et la portance anémique,
- La pente est exigüe
Si le vent est moyen (5 à 15 m/s), perpendiculaire à la pente, on ne se pose pas de question, tout vole !
C’est rarement le cas. On pourra souvent
- le vent est trop faible, voire inexistant. Le ciel est couvert. Il y a peu ou pas d’ascendances thermiques. Tous les planeurs sont cloués au sol.
- le vent est faible, le temps est ensoleillé. Des rapaces tournent au-dessus de nous dans les ascendances, mais le vent est trop faible sur la pente pour espérer les accrocher en lançant un gros planeur à la main, ou au sandow.
- le vent est très fort. Les planeurs légers/moyens doivent être trimmés à fond pour ne pas être satellisés.
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QUELS CHOIX DE MODÈLES ? |
Alors comment choisir son parc de modèles pour espérer pouvoir faire face au maximum de conditions météorologiques, tout en restant « rétro » ?
Deux voies principales :
A] On est résolument "planeur pur" et le seul mot de "moteur" provoque une allergie .
A-1] Planeur grandeur traité en structure légère de « petite » taille, que nous pourrons qualifier de "mini planeur"
A-2] Aéromodèles antiques
B]
Tout en étant de tendance "planeur", on n'est pas farouchement opposé à la motorisation d'un appareil qui permettrait de sauver un séance sur la pente déventée.
B-1) Modèle « normal » mais choisi pour pouvoir être motorisé
B-1-1) Moteur amovible (Exemple Konice de Jean-Paul)
B-1-2) Mototoplaneur
B-2) Aéromodèle antique motorisé
B-2-1) Moteur amovible
B-2-2) Motomodèle
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A-1] MINI PLANEUR SEMI-MAQUETTE |
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Pour construire un mini-planeur ancien (envergure de l'ordre de 2 mètres), il est possible de partir de n'importe quel plan, et de réduire son échelle, en modifiant si besoin est la structure pour l'alléger. Pour cela, on peut regarder avec profit quelques plans de maquettes de planeurs de petite échelle ou même de planeurs de vol libre.
Mais si on ne veut pas dessiner soi-même le plan, on trouvera une cinquantaine de plans de planeurs anciens dans les listes de Guy Filliol (rubrique "Maquettes de planeurs radiocommandés et de vol libre") en téléchargement sur le forum Rétroplane.
Leur envergure va de 1 à 4 mètres.
On peut aussi trouver son bonheur dans la liste de l'IG Albatros (la rubrique "maquettes" référence une cinquantaine de plans).
L'Archive Paul Hucke de l'AMD est intéressante aussi, mais elle a l'inconvénient d'être triée par ordre aphabétique et de mélanger aéromodèles de vol libre et maquettes, ce qui ne facilite pas les recherches. |
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On a ainsi vu Beat Bachmann se faire très plaisir pendant Rétroplane 2012 avec son Rhönsperber à l'échelle 1/6,3 d'après un plan FMT (VTH) et dont il nous présente la construction sur son propre site.
Envergure ?
Masse 1,2 kg
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Pendant cette même rencontre (Rétroplane 2012), Walter Wachtler avait adopté la même démarche, mais avec un Ka-8b (short-kit de Achim Kleinegees). Il a décrit sa construction sur le forum Rétroplane (sujet Antik Oldie Ka8).
Envergure 220 cm
Masse 1,2 kg
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Dans les revues de modélisme et sur la Toile, on trouve des plans de semi-maquettes de planeurs anciens de petite taille. |
A-2] AÉROMODÈLES ANTIQUES |
Si on estime que la catégorie "mini-maquettes" conduit à des machines encore trop lourdes, on peut se tourner vers la catégorie des "antiques" : machines de vol libres très légères, construites dans les années 1930 à 1950. Grand nombre de ces planeurs ont une envergure de l'ordre de 2 mètres, pour une masse de 5 à 600 grammes, équipées de profils le plus souvent très creux. Indiscutablement des machines de tout petit temps. Les reconstructions actuelles sont modifiées pour embarquer une radiocommande légère (le plus souvent 2 axes). On parle souvent de planeurs radio-assistés.
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Le Hast est un planeur de vol libre dessiné par l'allemand Harald Storbeck en 1934
Ici la reconstruction radio-assistée de Wolfgang Herold (Allemagne) |
Dans divers pays, des associations regroupent les amateurs d'aéromodèles antiques, et des rencontres et concours sont régulièrement organisés.
La page "Aéromodèles antiques" de ce site donne plus de détails sur cette catégorie, et quelques modèles sont présentés dans la page "Planeurs antiques", ainsi que des liens vers des sources de plans.
On constatera vite que le choix et la variété de modèles sont particulièrement vastes. |

Le Championnat 46
du français Emmanuel Fillon est très apprécié
en reconstruction radio-assisté [photo Jean-Pierre Di Rienzo]
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Le suisse Maurice Bodmer a construit des planeurs de vol libre de compétition très originaux, parfaitement adaptés aux règlements des concours de l'époque.
. [La grande histoire des petits avions, Jean Champenois, 2006]
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B-1-1] PLANEUR MOTORISÉ |
Contrairement à ce que l'on pourrait penser de prime abord, il n'est nécessaire d'en arriver à ce genre d'extrémité pour motoriser un planeur ancien
[photo planeur avec une hélice dans le pif]
On peut même dire qu'il y a eu de tout temps des tentatives de motorisation de planeurs, certes plus ou moins convaincantes. Une recherche avec le type d'appareil "motoplaneur" dans la base J2mcL-Planeurs (charité bien ordonnée...), en sélectionnant uniquement les années antérieures à 1960, renvoie une liste de 115 d'appareils [au 19 septembre 2012]. Autant dire que le choix est vaste, tout en restant historiquement irréprochable.
Si en aviation grandeur ces motorisations n'ont le plus souvent pas été satisfaisantes, en aéromodélisme, le problème est beaucoup plus simple et ne se pose pas du tout dans les mêmes termes. Les moteurs électriques brushless actuels sont légers et puissants, les accus ont fait de très gros progrès en terme de capacité massique et aussi de capacité tout court, ne pénalisant pas les qualités de vol du modèle et donnant des autonomie très confortables.
Le choix de motoriser un planeur rétro est dorénavant non plus technique, mais éthique et esthétique, et surtout n'est pas anachronique.
On peut faire un classification des planeurs sur lesquels ont été adapté un moteur selon la solution adoptée pour fixer le moteur :
- moteur sur un pylône, hélice tractive ou propulsive,
- moteur à l'avant mais amovible (l'hélice est alors tractive)
- moteur rétractable : eh oui, il y en a eu avant 1960. |
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En 1923 l'ingénieur belge Paul Poncelet dessine et construit les planeurs Castar et Vivette, convertibles en motoplaneurs par montage d'un moteur . |

La Vivette en configuration planeur est exposée au Musée Royal
de l'Aviation de Bruxelles [photo Marc Bruylans] |

Implantation du moteur Sargent sur la structure de la Vivette
[photo via Charles Mali] |
1935 La Falda de Peter Riedel
Planeur Dittmar Condor motorisé pour Peter Riedel en 1935. Construction de Robert Bley-Flugzeugbau, et moteur du Dr Kröber, de 18 CV, monté sur un pylône amovible, constitué de 6 montants. |
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On pense généralement que la motorisation des planeurs à l'aide de moteurs se rétractant dans le fuselage est une invention récente. Il n'en est rien, le premier planeur motorisé équipé d'un moteur rétractable ayant volé de façon convaincante date de 1935.. Pourtant Carden- Baynes Auxiliary : Dérivé motorisé du Abbott-Baynes Scud III sur une idée de John Carden. Premier vol à Reading, Berkshire le 8 août 1935.
Carden- Baynes Auxiliary : Dérivé motorisé du Abbott-Baynes Scud III sur une idée de John Carden. Premier vol à Reading, Berkshire le 8 août 1935. |

L'Auxiliary moteur rétracté (ci-dessus) et sorti (ci-contre). |
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Jean-Paul Geneix a fait voler pendant l'édition 2012 de Rétroplane, en Autriche, une maquette du Konice, machine dessinée par le tchèque Ladislav KOUTNÝ, en 1933. Diverses motorisations ont été adaptées à ce planeur, dont celle en pylône choisie par Jean-Paul pour son modèle. |

Lancement du Konice en version planeur [photo Jean-Marie Mesot] |

Le premier vol au moteur du Konice, après un lancement en remorquage
[photo X] |
Les modélistes |

Motorisation électrique amovible en pylône sur un Blanik, très efficace,
mais qui demanderait un habillage cohérent avec le planeur [Vauville 2011] |

Même conception, mais en thermique [Retroklání 2012] |
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B-1-2] MOTOPLANEUR |
On peut presque dire que de tout temps, des appareils à moteur ont été construits en privilégiant dès la conception les performances en vol à voile. Nous les qualifierons ici de motoplaneurs (pour les distinguer des planeurs motorisés du paragraphe B-1-1).
Il est donc tout à fait possible de construire une maquette de motoplaneur bois et toile quelle que soit l'époque choisie, de 1920 à 1960. |
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1925
Bremer Max
Ce planeur motorisé n'est peut-être pas très esthétique, mais il illustre bien la démarche déjà mise en application dès les années 1920 : c'est le Max, modification du Vampyr de l'Akaflieg Hannover par Karl BREMER.
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1935
AVIA 60MP
Motoplaneur avec moteur en pylône caréné et hélice propulsive. |
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1940
Hirth Hi-20 Mose (Mose contraction de Motorsegler)
Le moteur monté sur un mât fixe, donne à ce motoplaneur un air étrangement moderne.
Remarquons la petite taille du moteur
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1952
Şilimon IS-09 Ici une conception très différente a fait intégrer le moteur au fuselage (l'hélice étant propulsive), nécessitant de réduire la partie arrière à une poutre pour laisser de la place pour l'hélice. |
B-2-1] PLANEUR ANTIQUE MOTORISÉ |
Des motorisations, basées sur des moteurs thermiques de très faible cylindrée, de l'ordre de 1 cc, ont été installées sur des planeurs de vol libre. |
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C'est ainsi qu'en 1940, l'alsacien Hermann RAPP avait construit un planeur de vol libre, le G-40, avec lequel il fut recordman d'Allemagne en 1941 (à cette époque l'Alsace était allemande) avec un vol (lancé à la main) de plus de 24 minutes, réalisé sur les pentes de la Wasserkuppe. Plus tard, Hermann Rapp installa un moteur, monté sur un pylône amovible, sur son G-40. |
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Plus tard le célèbre Amigo pouvait être motorisé, selon la même formule du pylône amovible. Ici en version électrique, avec hélice propulsive.
Rencontre Antik-Freundschaftsfliegen de Bobingen (Allemagne) en 2011. |
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Un autre Amigo (?) en version thermique, avec hélice tractive.
Ici au décollage lors de la rencontre Antikmodellflugtag du MG Bern (Suisse) en 2011. |
A mon sens, cette formule peut être un peu contraignante dans le cas d'une motorisation électrique.
L'intérêt réside évidemment dans la possibilité de mettre et enlever le pylône le plus facilement et rapidement possible. Mais se pose le problème de la batterie. Pour des raisons d'encombrement, elle doit être placée dans le fuselage. Si on la laisse en place lorsqu'on enlève le pylône, la charge alaire du planeur est augmentée, ce qui n'est pas souhaitable puisqu'il s'agit d'une machine de tout petit temps. Si on veut l'enlever, cela complique un peu la conversion planeur <-> motoplaneur, et allonge le temps nécessaire à la mise en oeuvre de l'appareil. |
B-2-2] MOTOMODÈLE ANTIQUE |
Parmi la multitude de motomodèles ayant été créés dans les années 1930-1950, la plupart sont très typés "avion" car correspondant à des critères de règlements de concours nationaux ou internationaux particuliers. Mais en cherchant un peu, on peut en trouver qui ont plus une allure de planeur motorisé que d'avion. |

Comet reconstruction radio-assisté de Alfred Genther (Suisse) |
Par exemple, ce motoplaneur, ayant participé à l'Antikmodellflugtag du MG Bern en 2009, pourrait facilement être motorisé avec un moteur électrique.
Il s'agit d'un Comet, dessiné par un suisse dénommé G. Schmid, à une date inconnue.
Avec une motorisation électrique, cet appareil peut facilement être conçu comme un convertible planeur <-> motoplaneur.
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CONCLUSIONS |
En résumé un parc polyvalent de machines, permettant
- de voler par tous les temps en autonomie totale,
- mais aussi de participer à des rencontres de vol de plaine et de vol de pente,
serait constitué de 5 appareil, dont 3 planeurs et 2 motoplaneurs :
1 - Un "grand" planeur maquette pour le vol à voile,
2 -
Un "grand" planeur maquette de voltige pour ... la voltige,
3 - Un "grand" motoplaneur maquette,
4 - Un "petit" planeur léger (semi-maquette ou antique),
5 -
Un "petit" motoplaneur léger (semi-maquette ou antique).
1 et 3, ainsi d'ailleurs que 4 et 5, pourraient être remplacés par un seul appareil, planeur avec une motorisation amovible, ce qui ramène à 3 appareil le parc machine, voire 2 si on n'est pas amateur de voltige.
Le plus difficile restera le choix des modèles, face à la multitude d'appareils existant dans chacune des catégories !
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RÉFÉRENCES |
[1], si
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