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L'Hélica Leyat-Jacquemin
(1933-1938)
 

Après avoir réalisé un planeur, puis équipé la deuxième version de ce planeur d'un moteur de faible puissance [motoplaneur LJ-1], MM. Leyat et Jacquemin ont construit, en 1933, un nouveau motoplaneur connu sous le nom Hélica Leyat-Jacquemin..
François Jacquemin, dans Le Trait d'Union [4] dans sa liste des réalisations d'André Jacquemin lui donne le nom de LJ-2.


L'Hélica Leyat-Jacquemin (1933) au sol et en vol [2]

Devant les résultats enregistrés en 1931-1932 avec leurs planeurs et motoplaneur, MM. Leyat et Jacquemin entreprennent , fin septembre 1932, la construction d'un nouvel appareil ; moins de quatre mois après, l'Hélica est terminé et les essais commencèrent aussitôt, fin janvier 1933, sur le petit terrain de Chaumont-La Vendue, sous la conduite de M. Jacquemin. [1]
"En dépit des conditions atmosphériques peu favorables : pluie, vent et neige, ils furent rapidement menés car, un mois plus tard, M. Jacquemin, tout en achevant son apprentissage de pilote, avait réussi les différentes épreuves que les constructeurs s'étaient fixées. Ces essais ont comporté des décollages en trente mètres et des atterrissages d'une grande précision en profondeur, principaux objectifs que se proposait d'atteindre M. Leyat.
On nous signale, en outre que l'Hélica a effectué plusieurs vols, à l'altitude de 400 mètres, avec une aisance parfaite. Au cours d'une sortie d'un quart d'heure au dessus de la campagne de Chaumont, la consommation vérifiée n'a été que d'un litre et quart d'essence.
A ses qualités propres, l'Hélica possèderait donc, de plus, celle d'être extrêmement économique."

L'avionnette Leyat-Jacquemin LJ-2 photographiée en février 1933 [4]

Description

Comme pour ses précédents prototypes [voir "Les planeurs Leyat-Jacquemin"], Leyat reste fidèle à ses principes de base :
- aile vivante,
- train d'atterrissage monotrace.
Ajoutons comme autre particularité de cet appareil les freins de piqué constitués par le volet de dérive en deux parties,
Signalons que l'appareil était blanc et bleu marine.[4]

Rappelon que l'appareil est totalement dépourvu de gouvernes normales mais posséde par contre, des ailes entièrement mobiles remplaçant les volets de gauchissement et de profondeur. Les ailes peuvent être manoeuvrées simultanément ou différentiellement suivant que le pilote désire prendre de la hauteur ou rétablir la stabilité latérale ; leur incidence peut varier de 0 à 12 degrés. Pratiquement, nous a précisé par la suite M. Jacquemin, un battement de l'ordre de 6 degrés sera largement suffisant.
Dans la vue de face on remarquera qu'une des extrémités de la voilure repose sur le sol ; sa construction spéciale le lui permet. Le bout de l'aile est, en effet, monté sur charnières à l'extrados, et rappelé élastiquement ver le bas, ce qui permet d' amortir les chocs lorsqu'elle touche le sol.
Cette position résulte de ce que l'appareil est monotrace pour lui assurer, selon la théorie chère à M. Leyat, une parfaite maniabilité au sol.
La disposition des roues est d'ailleurs bien visible sur la vue de profil. L'appareil, nous dit l'inventeur, se conduit sur le terrain comme une bicyclette ; il ne peut donc s'embarquer dans un « cheval de bois » et les risques de capotage, au décollage comme à l'atterrissage, se trouvent également éliminés.
On notera, de plus, la position de la roue arrière, orientable, qui se trouve encastrée dans le gouvernail de direction. Celui-ci porte un empennage horizontal dépourvu de volets mobiles.
[1] [2]

L'Hélica vue de face [1]

Autre nouveauté originale : le gouvernail de direction, en deux parties accolées l'une à l'autre, est à double usage.
Cet organe constitue un frein aérodynamique puissant, permettant, au sol, de limiter la course de l'appareil et, en l'air, de faire varier sa finesse et, par conséquent, sa trajectoire ; il est actionné par deux pédales qui, manoeuvrées simultanément, ouvrent les deux gouvernes et seulement une de celles-ci lorsqu'une seule pédale est actionnée.
[Ce dispositif avait déjà été expérimenté, il y a une dizaine d'années sur les voitures à hélice aérienne de M. Leyat]

Comment se manœuvre donc l'Hélica ?
L'examen de la voilure va nous donner la clé du mystère. En effet, celle-ci se compose de deux ailes entièrement mobiles commandées à l'aide de deux biellettes disposées de chaque côté du pilote. Ces biellettes permettent de manœuvrer à la fois la profondeur et le gauchissement par le seul jeu des ailes.
La hardiesse de cette solution serait quelque peu inquiétante, au même titre que la voilure tournante de l'autogire, si sa valeur ne se trouvait consacrée par de nombreux vols.
Grâce à ses ailes "vivantes", - précise M. Leyat, - l'appareil obéit instantanément à son pilote sans le décalage inévitable, dans le temps et dans l'espace, dû à l'inertie longitudinale. De fait, le pilote de l'Hélica sent dans la main les réactions des ailes.
Supposons un remous ascendant tendant à soulever toute la machine. Dès que le pilote perçoit l'accélération verticale, il « rend » tout naturellement la main et la voilure s'efface aussitôt dans le remous puis reprend sa position normale. L'invisible obstacle aérien a été franchi sans secousse fatigante pour l'appareil et inconfortable pour l'équipage.
Dans un cas analogue, pour effacer ses ailes, un avion ordinaire serait obligé de piquer du nez, en entraînant la lourde masse de son fuselage ; manœuvre forcément très lente qui provoque le « bouchonnement ».
Entre autres avantages propres à voilure mobile, M. Leyat nous précise qu'elle possède une meilleure finesse aérodynamique que des ailes rigides de même dessin. C'est, dit-il – en employant une des comparaisons mécaniques qu'il affectionne – pour la raison bien simple qu'une voiture suspendue va plus vite que le même engin privé de ressorts, absolument comme la suspension par roues indépendantes améliore le rendement de l'automobile à suspension ordinaire.
Enfin, le seul fait de rouler sur le terrain en maintenant l'équilibre latéral par la seule action des ailes facilite l'apprentissage de l'élève-pilote et lui apprend à manœuvrer à peu près exactement comme s'il était en l'air. Au surplus la mise au point de l'Hélica vient appuyer cette thèse car M. Jacquemin, qui l'a entièrement effectuée, n'était pas breveté pilote. [1]

 

Vue de profil [1]

Rappelons, pour nos nouveaux lecteurs, que le Leyat-Jacquemin possède une paire d'ailes dont l'incidence est commandée directement par le pilote ; ces ailes sont actionnées, soit simultanément, soit différentiellement ce qui a permis de supprimer les ailerons.
Les empennages, d'autre part, sont réduits à un plan fixe horizontale et à un gouvernail de direction.
Freins de piqué :
Le gouvernail, en deux sections accolées l'une à l'autre, peut s'ouvrir à la manière d'un livre ; il remplit alors l'office d'un frein aérodynamique permettant de faire varier la trajectoire de l'appareil en réduisant plus ou moins sa finesse.

L'autre innovation, à laquelle M. Leyat attache personnellement une importance particulière, réside dans l'adoption, pour atterrisseur, de deux roues montées en tandem, l'une, fixe, sous le nez du fuselage et, l'autre roue, mobile, à l'arrière et sous le gouvernail de direction avec lequel elle est conjuguée. Ce train est en grande partie profilé par la carlingue et il assure, par ailleurs, une grande maniabilité au sol, des décollages rapides et des atterrissages courts d'une grande précision." [6]


Le poste de pilotage, avec le manche à balai, le différentiel et les bielles de commande des ailes.
En avant, les pédales de direction et de freinage [9]


Le train avant réduit à une roue sur amortisseur [9]

L'aile monolongeron. L'articulation se fait par un gros boulon à oeil dont la collerette est montée sur une butée de bronze [9]

La roue arrière est montée élastiquement à l'intérieur du gouvernail qui pivote autour de son arête avant [9]
Le moteur est toujours le vieil ABC Scorpion de 25 CV du motoplaneur de 1932 [voir "Les planeurs Leyat-Jacquemin"]
"Pour en terminer avec les détails originaux du nouvel Hélica, notons encore que le groupe moto-propulseur se compose du même moteur d'auto précédemment utilisé sur le planeur. C'est un A.B.C. à deux cylindres opposés, de 1200 cm3, qui a déjà un passé très chargé, puisqu'il équipa tour à tour une voiturette et un glisseur à propulsion aérienne avant de permettre à M. Leyat et à son mécanicien d'atteindre la vitesse de 170 km/h sur l'autodrome de Monthléry avec un fuselage monotrace. Ce moteur, pourtant vieux de 12 ans, a toujours donné satisfaction à ses utilisateurs." [1]
Le moteur est équipé d'une hélice lui permettant de développer, pendant le vol, une puissance de l'ordre de 6 CV, ce qui assure à l'Hélica une vitesse maximum d'environ 90 km/h, alors que sa vitesse minimum n'atteint pas 40 km/h. [2]

A gauche : les deux panneaux du volet de dérive s'écartent pour servir d'aérofreins [2]
Notons que les stabilisateurs horizontaux sont solidaires des côtés du volet de dérive
A droite : André Jacquemin montre la flexibilité des bouts d'ailes.
Démonstration filmée à Chaumont
A la fin du mois de juillet 1933, les Actualités Pathé-Nathan viennent tourner un film sur le terrain de Chaumont-La-Vendue. C'est bien sûr Jacquemin qui fait la démonstration de l'Hélica, et dans son édition du 3 août 1933, le journal Les Ailes rend compte de cette démonstration filmée, sous la signature d'André FRACHET.
Vidéo de 30" peut-être extraite du film Pathé ?

Dans cette interview, Leyat se projette dans un avenir proche et annonce :
"
A la demande du Ministère, nous dit M. Leyat, nous viendrons peut-être bientôt à Paris exécuter des démonstrations.
Puis, dans deux mois environ, nous commencerons à industrialiser nos productions.
C'est une aviation nouvelle, telle que nous la préconisons aux Ailes, que vous allez lancer ?
- Précisément. Je compte bien, d'ailleurs, vendre les appareils avec l'apprentissage compris.
Et votre collaboration avec Lioré et Olivier ?
- Elle est plus étroite que jamais car les essais que j'ai menés avec M. Jacquemin sont effectués en plein accord avec cette maison.
" [2]

Nous verrons que les choses ne se passeront pas comme Leyat avait pu l'espérer...


De gauche à droite : André JACQUEMIN, et les mécaniciens J. FOURNIER et A. GERDELA [4]
.
Hélica au décollage [1]

La commande différentielle des ailes pour le gauchissement - André Jacquemin dans le poste de pilotage [9]
La fin ? Non !

En mai 1934 Les Ailes [5] écrivaient :

Nous avons dit l'originalité de sa conception, ses qualités de sécurité et de maniabilité, qualités telles que l'appareil avait pu être essayé et mis au point par M. André Jacquemin bien qu'il ne fut point pilote.
Celui-ci avait alors effectué plusieurs heures de vol, accompli des atterrissages en campagne et, au cours d'un meeting local, était venu se poser à cinquante centimètres d'un mouchoir de poche, posé sur le terrain en son absence, c'est-à-dire sans qu'il eut connaissance du point où, à son retour, il devait se poser. Tous ces essais furent effectués sur le terrain exigu de Chaumont. L'appareil était équipé alors avec le moteur A.B.C. de voiturette, vieux de plusieurs années et ayant totalisé sur route des dizaines de milliers de kilomètres. (!)
A la fin de l'automne [1933], il vint atterrir une dernière fois dans la prairie de Saucourt, près de la tréfilerie de M. André Jacquemin où il avait été construit, pour prendre enfin une retraite bien méritée.

En réalité, la collaboration entre Marcel Leyat et André Jacquemin cessera en 1934 [voir Avionnette Leyat-Jacquemin 1934], et l'Hélica fut "récupérée" par Leyat qui poursuivit, les années suivantes, les démarches auprès du STAé pour tenter de la faire homologuer.


Groupe motopropulseur - André Jacquemin aux commandes [1]
La remorque
Leyat, espérant l'homologation par le STAé et la possibilité d'une future production, conçoit une remorque pour le transport de son Hélica, présentée par Les Ailes du 13 octobre 1938 [7]
"Le constructeur Marcel Leyat a réalisé une curieuse remorque qui lui sert à transporter son original petit appareil à "ailes vivantes" sur le terrain d'expérience. Deux personnes suffisent pour monter l'avion en quelques minutes.
Voici, de haut en bas, les principales phases de l'opération : après avoir dégagé les demi-ailes, fixées de chaque côté du véhicule, c'est le tour, ensuite, du fuselage ; celui-ci, placé face au vent, est maintenu verticalement par deux barres en X ; puis, les monteurs rabattent les surfaces - montées à charnières - du plan fixe, adaptent les mâts à leurs ferrures et il ne reste plus qu'à atteler les deux ailes. Un point fixe au moteur et l'on décolle ...
On souhaite que de la phase de l'expérience, M. Marcel Leyat passe bientôt à la phase des applications pratiques car sa formule aurait, sans aucun doute, de nombreux adeptes."

Voilà, évidemment, une formule pratique : à deux personnes, trois au plus, on transporte l'appareil derrière une auto,
on le monte très rapidement et il est prêt au vol sur le terrain qu'on a choisi.[8]
Les essais officiels, 10 et 11 août 1938
"L'intéressant appareil à "ailes vivantes" expérimenté en 1933 par MM. Leyat et Jacquemin a effectué - 5 ans après - les 10 et 11 août derniers, à Beaune, les performances du marché de primes accordé par le Service Technique de l'Aéronautique [S.T.Aé] au constructeur Leyat. Nous avons eu, plusieurs fois, l'occasion de parler de ce curieux monoplace. Rappelons, pour nos nouveaux lecteurs, que le Leyat-Jacquemin possède une paire d'ailes dont l'incidence est commandée directement par le pilote ; ces ailes sont actionnées, soit simultanément, soit différentiellement ce qui a permis de supprimer les ailerons. Les empennages, d'autre part, sont réduits à un plan fixe horizontale et à un gouvernail de direction ; ce dernier, en deux sections accolées l'une à l'autre, peut s'ouvrir à la manière d'un livre ; il remplit alors l'office d'un frein aérodynamique permettant de faire varier la trajectoire de l'appareil en réduisant plus ou moins sa finesse. L'autre innovation, à laquelle M. Leyat attache personnellement une importance particulière, réside dans l'adoption, pour atterrisseur, de deux roues montées en tandem, l'une, fixe, sous le nez du fuselage et, l'autre roue, mobile, à l'arrière et sous le gouvernail de direction avec lequel elle est conjuguée. Ce train est en grande partie profilé par la carlingue et il assure, par ailleurs, une grande maniabilité au sol, des décollages rapides et des atterrissages courts d'une grande précision." [6]

Vue perspective de la voilure à incidence variable [6]
On remarque les biellettes de commande des ailes "vivantes"
"Les vols officiels ont été exécutés récemment à Beaune par le pilote Robert RICHARD qui, soit dit en passant, atteint le poids, respectable pour un pilote de monoplace léger, de 94 kilos.
Les épreuves contrôlées par M. ROY, du S.T.Aé., ont consisté, en bref, à monter à 250 mètres, en trois minutes, et à totaliser quatre heures de vol, à la vitesse moyenne de 165 km/h.
La consommation moyenne enregistrée a été de 6 litres 600 aux 100 kilomètres avec le vieux moteur de 1.200 cm3. qui équipe l'appareil, moteur en service depuis 1921 sur les voitures "Hélica" à traction aérienne que M. Marcel Leyat construisait à l'époque.
Une montée à 1.050 mètres a montré, après examen du barographe, que l'avion a un plafond honorable.
Une autre montée, à l'altitude de 500 mètres, a été particulièrement significative des qualités propres de l'appareil, car cette montée a été effectuée en spirales, d'un diamètre inférieur à 250 mètres, sans sortir des limites du terrain, dans le temps de 9 minutes.
Signalons enfin que l'avion a décollé en 120 mètres, malgré l'herbe haute qui recouvrait l'aérodrome, et qu'il s'est posé en quelque 30 mètres."

[6]
L'auteur conclut ainsi cet article :
"On peut déplorer que cette formule soit restée si longtemps dans l'oubli. Il aura fallu trois années consacrées en démarches, construction de maquettes, essais au tunnel aérodynamique, rédaction de marché et réalisation de dessins avant d'aboutir, avec le prototype de 1933, aux essais en vol officiels.
Nous ne sommes pourtant pas si riches en idées neuves pour gaspiller délibérément autant de temps pour être fixé sur l'intérêt des appareils nouveaux, surtout quand ils ont été déjà longuement expérimentés."
La fin ? Oui !

En dépit des résultats très positifs des essais officiels, l'histoire de cet Hélica s'arrêtera là.
La déclaration de guerre, l'année suivante, en août 1939, interrompra définitivement toute activité aéronautique de Marcel LEYAT et d'André JACQUEMIN.

Sources documentaires

[1] Une nouvelle version de l'Hélica Leyat-Jacquemin, Les Ailes , 30 mars 1933 [Doc_046]
[2] Une démonstration filmée de l'appareil Leyat-Jacquemin, Les Ailes, 3 août 1933 [Doc_047]
[3] La présentation à Chaumont La-Vendue de l'appareil Leyat-Jacquemin, Les Ailes n° 637, 31 août 1933 [Doc_048]
[4] André Jacquemin, inventeur, Le Trait d'Union n° 216, 2004 [Doc_199]
[6] Un nouvel appareil Leyat-Jacquemin révèle d'intéressantes qualités, Les Ailes n° 675, 24 mai 1934 [Doc_049]
[6] L'original appareil Leyat a terminé ses essais officiels, Les Ailes n° 912, 8 septembre 1938 [Doc_057]
[7] L'avion Leyat et sa remorque, Les Ailes n° 904, 13 octobre 1938 [Doc_058]

[8] Helica Marcel Leyat, Vidéo 30", origine inconnue Doc_097_Helica-1933.mpg [Doc_097]
[9] La 5 CV de l'air, L'Aérophile, Salon 1934 [Doc_051]
[x] Perfectionnements aux appareils de locomotion aérienne, terrestre ou marine, Brevet 723.741 déposé par Marcel LEYAT le 13 décembre 1930 [Doc_040]
[x] A l'aube de l'aviation : Marcel LEYAT, par Alain-Yves Berger, Pilote privé n° 79, 5 mai 1980 (via Christian Ravel) [Doc_111]


Page créée le 06/03/2024, dernière modification 31/03/2024
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